Commencer un projet plus important que les autres demande parfois de se pencher en profondeur sur ses inspirations.
C’est ce que je fais, depuis que j’ai décidé de me lancer dans cette grande aventure. Mon premier réflexe a été de récupérer chez mes parents quelques livres que j’adorais quand j’étais enfant, et de m’en procurer d’autres qui dormaient dans des bibliothèques personnelles. J’ai pris le temps d’analyser pourquoi ces livres me parlaient autant et encore aujourd’hui : les couleurs, le style, l’ambiance, la poésie du texte…
J’ai déterré les souvenirs d’enfance, j’ai réfléchis à tout ce qui m’inspire depuis toujours, tout autour de moi. J’ai regardé mon monde d’enfant avec mes yeux d’adulte, regardé mon monde adulte avec mes yeux d’enfant. Je continue de me nourrir chaque jour, de garder sur le monde un regard émerveillé.
C’est ce regard qui me sert boussole dans ce grand voyage, qui sait où cela me mènera ?
La créativité fait parti de ces concepts à l’aura fantastique. Cela vous est certainement déjà arrivé d’admirer une personne que vous jugiez créative et peut-être même de l’envier. Heureusement pour nous, la créativité se stimule, se nourrit et n’est donc pas quelque chose d’inné 😉
J’ai eu envie cette fois-ci de vous partager ma réflexion en quelques points qui me semblent importants pour appréhender cette notion, mais sans classement précis. La créativité a pour moi quelque chose de magique et c’est un vaste sujet à explorer !
Mais avant tout, il me paraît indispensable de la définir, afin que nous soyons sur la même longueur d’onde. Selon le Larousse, elle est la faculté d’invention, d’imagination ; un pouvoir créateur. Elle mène donc à la création, cette faculté à créer une œuvre originale à partir de rien, du néant.
Ces deux notions sont régulièrement assimilées, confondues, alors que la deuxième découle de la première.
La créativité consiste à voir ce que les autres voient et à penser ce que personne n’a jamais pensé.
Albert Einstein
Les idées qu’elle génère apparaissent souvent sans crier gare et avec elles déferlent souvent une euphorie, une envie de création qui peut être incontrôlable. La créativité ce sont des émotions fortes qui s’enchaînent : l’euphorie de la création, qui brûle tout, combine les inspirations des jours, semaines, voir mois passés et qui accouche de quelque chose de beau (ou non!) puis la redescente, le moment de se nourrir à nouveau. Maintenir un «équilibre » entre ces deux phases, les mener conjointement n’est pas toujours évident.
La créativité se fiche des cases et se nourrit de la diversité. Elle se manifeste rarement dans un seul domaine, les personnes que l’on qualifie de créatives expriment souvent ce caractère en pratiquant plusieurs activités. Leurs créations peuvent donc être hybrides et piocher dans les différents domaines maîtrisés.
La créativité c’est laisser parler l’enfant que l’on a été et qui est encore tapi en soi en lui offrant des possibilités qu’il n’aurai jamais pu avoir à l’époque, en lui donnant accès à des outils et des savoirs tout en le nourrissant de nos expériences.
La faculté d’invention engendrée et stimulée par la créativité permet de passer à l’étape concrète de la création. Et c’est souvent comme une drogue. Il est difficile de se passer de création quand on aime ça ! Elle favorise ainsi la ténacité et l’apprentissage par essais-erreurs.
Pour se renouveler, la créativité a besoin de repos et surtout d’ennui. L’ennui la stimule, car il laisse le temps au cerveau d’infuser les informations diverses qu’il reçoit, de les classer, de créer de nouvelles connexions. Le créativité est le fruit de ces nouvelles connexions.
Je vous ai déjà évoqué qu’en matière de dessin, je marche à l’émotion pure et c’est elle qui nourrit principalement ma créativité, ma façon de ressentir le monde. Mais là encore, il n’y a pas de règles ! Elle peut-être nourrie en observant le monde, en essayant différentes activités pour aiguiser son point de vue et surtout le multiplier. Images, sons, couleurs, silence, jardinage, tricot, couture, écriture…
La créativité prend donc des visages différents lorsqu’elle s’exprime via un projet: cela peut être écrire un roman, dessiner, agencer des fleurs pour créer un bouquet, mais également utiliser le contenu de la poubelle de recyclables pour en faire une maison de poupées pour une petite fille. (oui oui, ça sent le vécu 😉 ) Un sentiment peut être à l’origine d’une chanson, une chanson peut être à l’origine d’un dessin, une couleur à l’origine d’un roman, un mot à celle d’un vêtement.
Elle est une motivation pour apprendre de nouvelles choses afin d’atteindre un but précis car elle se nourrit également de pluralité et de perfectionnement de compétences.
La créativité permet de réinventer le monde constamment, ou du moins d’envisager de le faire. Elle est surtout un biais inégalable pour l’appréhender et y trouver sa place. Comme je l’ai évoqué plus haut, elle ne rentre dans aucun cadre pré-établit, elle se nourrit de pluralité et s’exprime donc aussi dans n’importe quel contexte : qu’il soit personnel ou professionnel.
Elle est source de découverte et de partage. Partager le savoir qu’elle nous a permit d’acquérir est un des aboutissements qui de mon point de vue à le plus de sens. Partager ses expériences à un enfant qui a envie d’apprendre à dessiner, donner des clés à quelqu’un qui a envie de se lancer dans l’écriture d’un roman, entre autres exemples.
Comme l’exprime joliment un créatif que vous verrez bientôt passer sur ce blog « Je ne me vois pas comme un artiste mais comme un créateur ».
Je trouve cette manière d’appréhender les choses vraiment magnifique. Ce seul mot de créateur est plein de promesses et de challenges ! J’espère que ces dix points sur la créativité pourra nourrir votre propre réflexion et n’hésitez pas à me dire en commentaires si cela est le cas !
Maintenant je file écouter un des derniers podcasts de Camille David auteur, Écrire sans ratures n°30, que je m’étais interdit d’écouter avant d’avoir fini cet article, pour ne pas être influencée par ses bons conseils et ses réflexions toujours justes.
Ce mot détient une aura plus que négative, on ne va pas se mentir. Personne ne veut échouer et si cela se produit malgré les efforts, arriver à l’accepter peut s’avérer difficile. Mais échouer, c’est la vie qui nous donne une chance de rebondir, d’évoluer, de nous adapter.
Je sais que certains d’entre-vous me répondraient volontiers que c’est un discours que tiennent les personnes qui n’ont jamais rien réussit du premier coup, et qui cherchent pas là une justification pour se sentir moins nuls. Ne niez pas, c’est une phrase qui revient souvent. A ceux-là je répondrais qu’ils voient tout en binaire et que le blanc et le noir, si on prend la peine et le temps de les mélanger, peuvent donner naissance à de superbes gris. Ne pas réussir du premier coup n’est en rien un échec, cela le devient si on ne retente pas à nouveau. Quoique… sur cette dernière phrase, je ne suis même pas sûre d’être en accord avec moi-même. Car l’on peut réellement échouer à quelque chose mais être satisfait du chemin parcouru et des enseignements qu’il a semé çà et là, non ?
Oui, pour moi, l’échec reste une des meilleures manière d’apprendre, de se perfectionner et d’avancer. Cela vous semble peut-être paradoxal ? Ça ne l’est pas tant que ça.
Dans l’article consacré au carnet de croquis, je vous ai parlé de l’indulgence que l’on devait avoir avec soi-même quand on estime que son travail n’est pas à la hauteur. Mais pour que cela soit formateur, il faut revenir sur son travail et s’en détacher.
Qu’est-ce qui fait que vous l’estimez raté ?
Auriez-vous pu mieux traiter le sujet ? Ou différemment ?
Mieux le mettre en lumière ?
Utiliser une technique différente ?
Utiliser la couleur plutôt que le noir et blanc ou inversement ?
Utiliser plus ou moins de pigment dans votre aquarelle ?
…
Toutes ces questions semblent simples, mais les réponses que vous en tirerez vous permettront d’avoir un autre point de vue sur votre dessin. Essayez de voir votre travail objectivement. Le plus simple pour cela est de le considérer comme s’il appartenait à une autre personne venue vous demander votre avis, des conseils. Ainsi, ce que vous considérez comme un échec deviendra une belle opportunité de voir où se trouvent vos faiblesses, par rapport à l’objectif que vous vous êtes fixé.
Quand vous les aurez identifiées, viendra le moment de voir comment rebondir, comment améliorer ce qui vous pose problème. Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde, mais je sais que c’est le mien : je passe au moins un tiers de mon temps à échouer à faire ce que je désirais. Et donc à recommencer : soit le même dessin, soit un différent mais en appliquant les leçons que je viens d’apprendre grâce à l’échec précédent.
Je ne dis pas que ce que vous considérez (ou que les autres considèrent) comme un échec ne vous démoralisera jamais, et que c’est un exercice facile que d’essayer de produire une critique constructive sur son propre travail. Cela s’apprend, comme le reste ! Mais il faut être persévérant, accepter de se remettre en question. Et bientôt, peu de dessins que vous estimez ratés, ou peu agréables à regarder seront à vos yeux des échecs. Ils seront au contraire une terre de promesse jonchée de possibilités d’amélioration, que ce soit dans la gestion d’un médium, l’apprentissage d’une technique ou encore la composition de votre image.
Un petit exemple concret ? Ce que j’avais en tête pour cette grenouille se rapproche plus de la dernière version. la deuxième est donc un échec si l’on parle de l’esthétique que je voulais donner à l’illustration. Mais cela ne veut pas dire que la première version finale est pour autant à jeter. Elle m’a permit de voir ce que je ne voulais pas, ce que je devais faire autrement.
Pour que ce processus soit possible, il est à mon sens quelque chose de fondamental à prendre en compte, surtout dans le cas où l’on est seul face à son dessin: Pourquoi considérez-vous que c’est un échec ?
Car vous n’avez pas réussi à faire exactement ce que vous aviez en tête ?
Vous avez réussi mais esthétiquement il ne vous plaît pas ?
Vous êtes-vous donné un objectif réellement atteignable ? Si non, quelles sont les étapes indispensables, ce que vous devez acquérir en compétences pour tendre vers lui avec plus de sérénité ?
…
Le sentiment d’échec peut-être en parti induit par votre intuition. Celle qui vous dira aussi que telle illustration est plus réussie qu’une autre. C’est un paramètre à ne pas négliger et il faut savoir quelle part elle prends dans ce sentiment.
Tout cela vous semble peut-être couler de source : que ce sont des platitudes et que cela ne vaut pas le coup de faire un article sur le sujet. Peut-être, après-tout. Pour autant, c’est réellement comme ça que je navigue sur les flots de la mer créativité et bien évidemment, sur les flots de la vie.
Et ce n’est pas un raisonnement si simple à mettre en place. Pourquoi ?
Je pense que l’on peut trouver tout un tas de raisons. Nous pouvons ici en aborder quelques unes :
Persévérer demande un effort conscient, c’est plus difficile à mettre en place que de rester sans rien faire une fois que l’on estime avoir échoué.
Cela demande de se remettre en question et ça non plus, ce n’est pas simple !
Après 3 essais infructueux, nous avons tendances à considérer que c’est la norme. (Cette règle marche aussi dans l’autre sens. Après 3 réponses identiques à une situation, nous avons tendance à considérer que cela est la norme et que ça se déroulera toujours ainsi par la suite)
La positivité se travaille. Si, si, je vous assure ! Même lorsque l’on est naturellement de la team « verre à moitié plein », il faut parfois se le rappeler pour ne pas s’embourber dans l’échec et le transformer en quelque chose de positif.
…
Venez, et rejoignez-moi dans la team « verre à moitié plein », on y est bien 😉
Et vous l’échec, quelle réflexion provoque-t-il en vous ? Le transformez-vous ? Si oui, de quelle manière ?
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