« Liberté, je parle de la liberté créative. Celle de se permettre de sortir de son propre style. Celle de tester de nouveaux médiums, et d’accepter de ne pas les maîtriser aussi bien que d’autres. Celle d’être soi et d’accepter que son apprentissage personnel n’est pas aussi fulgurant que celui de certains. »
Les mots précédents reflètent tout à fait mon état d’esprit du moment. On na va pas se mentir, que l’on soit artiste professionnel ou non, de nos proches à nos abonnés sur les réseaux, tous nous reconnaissent via notre style de dessin, notre « patte ».
Mais qu’est-ce que le style ?
Il est souvent un but à atteindre à un moment donné ou un autre, tout du moins pose-t-il question, et ce n’est pas pour rien que j’aborde aujourd’hui ce thème avec vous 😉
Le style est l’identité visuelle, ce qui fait qu’au premier coup d’œil nous pouvons reconnaître que untel est l’auteur de cette illustration.
Comme toute chose, il a plusieurs facettes. Bien qu’il soit naturellement perçu comme positif, le style peut aussi être un poids parfois.
Personne ne va me contredire, c’est agréable quand quelqu’un vous dit « J’étais sûr en le voyant passer sur mon fil d’actualité que c’était toi ! ». C’est agréable de maîtriser et s’approprier une ou plusieurs techniques de dessin qui nous rendent unique par le traitement que l’on en fait ; et surtout qui soit reconnue au premier coup d’œil. Surtout si cela vous aide à trouver votre public et par la suite à le fidéliser.
L’identité visuelle est nécessaire, mais parfois cela peut aussi être limitant. Est-ce que votre travail sera tout aussi apprécié si vous changez de médium ? S’il est moins ou plus réaliste ? S’il est plus ou moins détaillé qu’avant ? Ce genre de questions peut nous pousser à rester dans notre zone de confort et nous empêcher de tenter de nouvelles expériences.
Le style n’est pas pour moi une fin en soi. Je suis convaincue que ma « patte » se retrouve dans chacun de mes dessins, quelque soit le médium, quelque soit le sujet. Car nous avons chacun notre façon propre de percevoir notre environnement et donc de le représenter.
Et puis ce style, il vient en travaillant, en s’exerçant. Cela ne sert à rien de le chercher à tout prix.
Se donner une direction pour travailler, là est le plus important : un nouveau médium, un sujet inhabituel, remplir un carnet de croquis, faire une série d’illustrations sur un thème…
Car le style évolue par essence et il ne faut pas avoir peur de le laisser évoluer, même si les changements semblent drastiques, par peur que les autres, les gens, le public, notre communauté, ne nous suive plus, ne reconnaisse plus notre travail. Personnellement, je trouve très intéressant quand un artiste que je suis prend une nouvelle direction, un nouveau tournant.
Le style est comme une rivière. Parfois il est limpide, d’autre plus trouble, file droit ou sinue dans la lumière ou les recoins sombres. Il sort de son lit dans un grand débordement ou y chemine timidement.
Devenir artiste
Expérimenter, permet de découvrir ce dont on est capable, ouvre des possibilités. Quand on s’intéresse à l’œuvre d’un artiste connu, il est très courant de lire « ce tableau date de sa période bidule et représente un véritable tournant dans son œuvre ». Ce n’est pas un hasard 😉
Être artiste n’est ni plus ni moins que porter en étendard sa curiosité et son envie de créer, de découvrir et de partager. Ce n’est donc pas un métier, un statut particulier, ce serait plus comme une philosophie de vie. La bonne nouvelle, c’est que cela est accessible à tout le monde. 😉
Ces propos n’engagent bien évidemment que moi, et je sais que beaucoup ne seront pas d’accord avec cela. ( J’exclus ici volontairement de ma « définition » le statut juridique d’artiste-auteur, car ce n’est pas le propos aujourd’hui. )
Quoi qu’il en soit, il faut être indulgent avec soi-même et accepter que parfois, on se retrouve novice dans notre propre domaine lorsqu’on aborde de nouveaux thèmes ou de nouveaux médiums. Et c’est là un moment plus que propice pour apprendre ! Parfois il faut oublier ce que l’on connaît pour pouvoir aborder de nouvelles choses avec un regard neuf.
Pourquoi ne pas en profiter pour revenir à l’essentiel en se posant certaines questions :
- Pourquoi ai-je envie de me lancer à apprendre ce nouveau médium ?
- Quelle est la raison profonde qui me motive pour ce projet précis ?
- Pour qui je dessine (pour moi, pour un client) ?
- Quels sont les risques réels si je me plante sur ce projet-ci ?
- Qu’est-ce qui fondamentalement fait mon style (les traits, les médiums utilisés, ce que je fais passer ? Un mélange de tout ça 😉 ) ?